L’équipe du Carrefour a décidé d’aller pêcher pour célébrer la bonne nouvelle.

Le gouvernement du Québec a finalement trouvé une solution pour assurer l’avenir du Carrefour, qui fait face à l’expulsion le 1er juin. En effet, la CSDM, propriétaire du bâtiment occupé par le Carrefour depuis 45 ans, se voit dans l’impossibilité de rénover l’édifice et de renouveler le bail du Carrefour. Après quatre années de mobilisation et plusieurs mois de recherche conjointe de solutions, le Carrefour a rencontré aujourd’hui, le 1er avril, le ministre de l’éducation.

Le nouveau ministre s’est montré très enthousiaste et ne tarie plus d’éloges envers ses hauts fonctionnaires qui ont travaillé d’arrache-pied pour accoucher d’une solution aussi novatrice : « C’est complètement nouveau, c’est ce que j’appelle une solution du XXIe siècle. Enfin le Carrefour s’inscrit dans la stratégie de modernité et de prospérité du gouvernement ».

L’aquarium apportera une « solution du XXIe siècle » au dossier expulsion.

En effet, des ingénieurs du ministère sont à l’œuvre pour finaliser les plans d’installation d’un gigantesque aquarium sur le toit du Carrefour. La vente des poissons qui y seront élevés générera des nouveaux revenus qui permettront au Carrefour de rénover son bâtiment et de poursuivre ses activités. De plus, cela contribuera à fournir des aliments frais à coûts modiques à la population vulnérable du quartier. Des partenariats sont en cour d’élaboration avec des banques alimentaires.

Le coordonnateur du Carrefour, Donald Crapet, se réjouit que ce projet s’inscrive dans la mission d’éducation du Carrefour, puisque des travailleurs piscicoles y seront formés : « Nous développerons également un volet d’interprétation de la nature aquatique pour les écoles primaires et les CPE du quartier. Franchement, cette solution est un soulagement immense pour toute la communauté! ».

Karine Brochet, coordonnatrice de la Table de concertation Action Gardien de Pointe-Saint-Charles, croit que cette solution pourrait inspirer les groupes de la Maison St-Charles, qui vivent également une période d’incertitude quant à la possibilité de demeurer dans les locaux qu’ils occupent : « En installant un deuxième bassin sur le toit de la Maison St-Charles, les groupes auraient les revenus nécessaires pour faire face aux augmentations de loyer prévues. On pense même à construire un tube aérien entre les deux bassins pour favoriser la mixité sociale de la reproduction des espèces. »

Un comité de citoyens, animé par Marie-Andrée Perchaude, est à l’œuvre afin de rebaptiser le Carrefour : « Les cerveaux sont en ébullition! Je ne voudrais pas dévoiler le punch trop tôt, mais on parle maintenant du Carpe-au-four d’éducaThon poulpe-pulaire. »