Le Carrefour d’éducation populaire de Pointe-Saint-Charles se mobilise dans le cadre de la Semaine d’actions pour un meilleur partage de la richesse de la Coalition Main rouge.
Le Carrefour d’éducation populaire de Pointe-Saint-Charles, membre du Regroupement des groupes populaires en alphabétisation du Québec (RGPAQ), ajoute sa voix à celle de tous les membres de la Coalition Main rouge pour réclamer, du gouvernement Couillard, la fin de l’austérité budgétaire, et ce, dès le prochain budget du Québec.
L’alpha pop en péril !
Les attaques aux acquis sociaux ont été nombreuses au cours des deux dernières années. Même si, le 28 janvier 2016, le premier ministre du Québec promettait des jours meilleurs aux Québécoises et aux Québécois, plusieurs demeurent inquiets pour leur avenir. Les groupes populaires d’alphabétisation et les adultes peu alphabétisés qui les fréquentent font partie du lot. Alors que ces organismes sont déjà aux prises avec un sous-financement chronique ne leur permettant pas de réaliser pleinement leur mission, les propos tenus publiquement en janvier dernier par l’ancien ministre de l’Éducation, François Blais, n’ont rien fait pour les rassurer quant à leur reconnaissance et à leur financement.
À l’instar des groupes membres du RGPAQ, le Carrefour d’éducation populaire de Pointe-Saint-Charles profite donc de la Semaine d’actions de la Coalition Main rouge pour sensibiliser madame Dominique Anglade, députée de Saint-Henri–Sainte-Anne, à ses préoccupations. Le Carrefour d’éducation populaire de Pointe-Saint-Charles l’invitera également à interpeller le nouveau ministre de l’Éducation, monsieur Sébastien Proulx, pour que ce dernier fasse connaître ses propres intentions quant au sort qu’il réserve au réseau des organismes d’alphabétisation.
Rappelons que ces organismes font état d’un manque à gagner annuel de plus de 9,2 millions de dollars pour répondre aux besoins exprimés par les adultes peu alphabétisés et les communautés qu’ils desservent. Pour le Carrefour d’éducation populaire de Pointe-Saint-Charles, ce manque à gagner annuel correspond à une somme totale $223,416.00
Pour une réelle redistribution de la richesse!
Depuis son élection en 2014, le gouvernement de Philippe Couillard n’a cessé d’affaiblir nos outils collectifs en coupant dans les services publics et les programmes sociaux détruisant ainsi notre précieux filet social. À un mois du budget 2016-2017, le Carrefour d’éducation populaire de Pointe-Saint-Charles invite le gouvernement libéral à trouver des solutions pour augmenter la colonne des revenus de l’État au lieu de constamment s’attaquer à celle des dépenses. Il est grand temps d’assurer une réelle redistribution de la richesse en investissant massivement dans les programmes sociaux et les services publics, notamment en éducation de la petite enfance à l’âge adulte, ainsi que dans des actions structurantes pour lutter contre la pauvreté et l’analphabétisme.
Le Carrefour d’éducation Populaire de Pointe-Saint-Charles a été créé en 1968 par les citoyens du quartier, d’abord pour répondre à des besoins en alphabétisation, et au fil du temps en touchant tous les aspects de la vie citoyenne, dont la défense des droits. Il demeure aujourd’hui, par son implication dans le quartier et dans diverses coalitions un acteur important et une référence. Dans toutes ses activités, des espaces de conscientisation, de prise de parole et de réflexion collective sont mises de l’avant. La devise du Carrefour est « Changer la vie ».
Les participants du Carrefour sont, en très large proportion, des personnes exclues, soit économiquement ou socialement. Ce sont des personnes pauvres, vivant souvent seules, des personnes analphabètes ou très peu scolarisées, des personnes âgées, des nouveaux arrivants, des familles monoparentales, des personnes vivant avec des problèmes de santé mentale ou des handicaps intellectuels légers.
Ils viennent d’abord au Carrefour pour briser leur isolement. En s’impliquant dans les différentes activités du Carrefour, (comités, ateliers d’alphabétisation, d’informatique, d’art et d’artisanat) ils développent leur estime de soi, reprennent du pouvoir sur leur vie. Le sentiment d’appartenance est fort au Carrefour. Les gens disent souvent : « Le Carrefour, c’est ma deuxième maison ».