Sauvons les centres d’éducation populaire de Montréal

Dans le cas du Carrefour d’éducation populaire de Pointe-Saint-Charles, le loyer représentera environ 75 000$ par année.

La campagne pour sauver le Carrefour est partie! Le Devoir explique pourquoi le ministre Roberge devrait financer les centres d’éducation populaire et assurer leur survie.

Cliquez ici pour lire l’article sur le site web du Devoir

Les six centres d’éducation populaire (CEP) de Montréal lancent un nouvel appel à l’aide face à « un risque réel de fermeture ». Un financement stable avoisinant le million de dollars par année est notamment réclamé au ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, dans le cadre d’une campagne lancée mardi.

« On va essayer de se défendre jusqu’au bout, soutient en entrevue avec Le Devoir Nicolas Delisle-L’Heureux, porte-parole des six CEP de la ville de Montréal (InterCEP). Nous sommes menacés de fermeture, et allons faire face à de très grosses coupes dans les activités et les services que nous offrons aux populations les plus démunies. »

À partir de l’été prochain, les centres devront débourser des dizaines de milliers de dollars supplémentaires pour payer un loyer, une dépense qui variera entre 65 000 $ et 145 000 $ en fonction du centre. « Nous ne sommes pas financés pour ça, et nous n’avons pas les moyens de payer », soutient le porte-parole.

Dans le cas du CEP de Pointe-Saint-Charles, le loyer représentera environ 75 000 $ par année. C’est donc près de 15 % de son budget qui sera amputé.

Les CEP avaient signé des baux à contrecœur il y a quelques années avec le Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM), valides pour une période de 15 ans. « Ça a été imposé, on nous a menacés d’expulsion », soutient Nicolas Delisle-L’Heureux. Il était entendu dans les documents que le loyer serait à leur charge à partir de juin 2022, après une période de grâce.

« Nous sommes des maisons de quartier, tout le monde est le bienvenu et on crée du lien social, insiste le porte-parole, qui craint que cela ne disparaisse. On offre aux citoyens des ateliers d’écriture, d’alphabétisation populaire, d’informatique gratuitement ou à faible coût. »

Le CSSDM a payé pendant plusieurs années les coûts nécessaires à leur fonctionnement, mais en a délaissé certains depuis quelques années.

Le loyer s’ajoutera à des frais d’exploitation comme ceux du chauffage, de l’électricité et d’Internet, que les centres doivent maintenant assumer. Ces coûts sont toutefois remboursés par des crédits budgétaires gouvernementaux chaque année. « Il faut se battre chaque année pour les avoir, nous sommes toujours dans l’incertitude », lance Nicolas Delisle-L’Heureux.

Rencontre réclamée

InterCEP demande notamment unfinancement pérenne pour les frais d’exploitation et le loyer, un montant chiffré à près d’un million de dollars par année.

Le regroupement dit n’avoir eu « aucun signal » du ministre de l’Éducation qui confirmerait que le loyer sera financé et affirme que le « niveau d’inquiétude monte ». « Depuis que le ministre Roberge est là, nous avons rencontré cinq attachés politiques, qui bougent. Chaque fois, il faut expliquer à nouveau le dossier. Mais nous, ce qu’on demande, c’est de rencontrer le ministre », souligne Nicolas Delisle-L’Heureux.

InterCEP exprime quatre revendications dans le cadre de sa campagne lancée mardi. Des déroulements de bannière auront entre autres lieu aux centres à différents moments de la journée.

Un site Web, educationpopulaire.ca, a été créé afin que la population puisse donner son appui. Des assemblées publiques et des manifestations pourraient également avoir lieu, dans une « gradation » des moyens d’action qui culminera en juin prochain.