Monsieur le premier ministre,
Étant donné que six Centres d’éducation populaire de Montréal pourraient fermer leurs portes en mai 2015, qu’entendez-vous faire pour vous assurer que le nouveau ou la nouvelle ministre de l’Éducation poursuive les efforts de monsieur Bolduc pour assurer leur pérennité, tel qu’il s’en était engagé à l’Assemblée nationale le 4 décembre dernier ?
La députée Sainte-Marie-Saint-Jacques Manon Massé nous a informés que le Ministre Coiteux avait donné son accord à la demande de financement présentée par monsieur Bolduc pour les rénovations des centres et le financement des frais d’opération pour 3 ans. Un décret à ce sujet devait être déposé au conseil des ministres de mercredi prochain. Étant donné la démission de monsieur Bolduc, que se passe-t-il avec le décret ? Qui sera maintenant notre interlocuteur, car une fois de plus nous sommes plongés dans l’incertitude à quelques semaines de la fin de notre bail et de la menace d’expulsion ?
Ces six centres abritent un total de 23 groupes communautaires. C’est donc 29 groupes communautaires qui risquent l’expulsion si la Commission scolaire de Montréal (CSDM) ne renouvelle pas le bail qui échoit en mai 2015. Les CEP offrent des services d’alphabétisation, de formation informatique, de formation continue, de réinsertion, d’alimentation, de consultation juridique, de halte-garderie, de soutien aux personnes immigrées, ainsi qu’une panoplie d’ateliers et d’activités d’ordre social, artistique et culturel. Par les différents services offerts, les CEP visent à favoriser la prise en charge individuelle et collective, à améliorer la santé et les conditions de vie de leur communauté, à promouvoir les rapprochements interculturels, à briser l’isolement et à favoriser l’entraide.
La CSDM contribue annuellement par des subventions totalisant 340,000$ et des frais énergétiques et des coûts d’entretien physique évalués à environ 360,000$ par année. La plus large contribution de la CSDM provient toutefois du fait qu’elle héberge gratuitement ces six centres dans des bâtiments excédentaires depuis 43 ans. Étant donné l’âge des bâtiments, la CSDM n’a pas les moyens financiers pour faire face au problème colossal des besoins de rénovation de ces bâtiments évalués à environ 12,000,000 $.
Nous parlons ici de lieux qui touchent un minimum de 7,000 familles, 500 bénévoles, 80 employés à temps plein et autant à temps partiel dans les six quartiers les plus pauvres de Montréal. Nos centres sont des milieux de vie où les exclus, les personnes seules, les personnes atteintes de maladie mentale, les aînés et les personnes les plus démunies peuvent trouver réconfort, un lieu où ils peuvent se former aux nouvelles technologies, où ils sont libres de suivre les ateliers de culture ou les activités sociales qui les intéressent, un lieu où ils ne se sentent pas de trop et où ils peuvent entreprendre un début de réinsertion et devenir ainsi des citoyens actifs et engagés.
En espérant un dénouement rapide et définitif pour nos centres d’éducation populaire et pour les 7 000 familles qui les fréquentent annuellement, nous vous prions de recevoir nos sentiments les meilleurs.