Malgré les appuis unanimes portés à leur cause, les centres d’éducation populaire toujours menacés d’expulsion
Le 10 octobre, les 6 centres d’éducation populaire de Montréal ont redemandé au ministre Yves Bolduc qu’il confirme par écrit :
– Que du 1er juin 2015 au 31 mai 2018, les six immeubles occupés par les centres demeurent la propriété de la Commission scolaire de Montréal (CSDM). Que le Ministère de l’éducation finance la CSDM pour les coûts d’opération des centres, afin que la CSDM puisse renouveler le bail aux mêmes conditions.
– Que le Ministère prévoit, dans un budget triennal, un montant de dix millions de dollars (10M$) pour la rénovation des 6 immeubles en question. Que ces rénovations démarrent avant mars 2015.
– Qu’À partir de novembre 2014, le MELS s’engage À réunir autour d’une même table tous les acteurs : le MELS, la Société québécoise des infrastructures, les 6 centres d’éducation populaire et la CSDM, afin de s’entendre sur une solution À long terme pour l’ensemble des 6 centres. Ce processus devra présenter des résultats tangibles en 2015.
Dans nos centres, nous faisons les constats suivants :
• Lors de sa visite À l’Intercep le 19 septembre 2014, M Bolduc avait garanti qu’il comprenait l’urgence et que la priorité était de sécuriser nos baux. Deux mois plus tard, aucune solution n’a été formalisée.
• Nous sommes À 200 jours de l’expulsion (31 mai 2015) et toujours dans l’incertitude.
• Ce climat de tension et de doute fragilise les équipes de travail, l’équilibre de nos participants et la vitalité de nos partenariats.
L’enjeu réel derrière cette menace d’expulsion est le droit des personnes exclues À l’éducation tout au long de la vie.
Qui sont les personnes qui fréquentent les centres ?
Ce sont des adultes qui ne s’inscrivent pas dans une démarche d’éducation formelle. Elles sont isolées et vivent des difficultés d’intégration À la société pour des raisons diverses : immigration, pauvreté, maladie physique et mentale, analphabétisme, handicap intellectuel, itinérance, etc. Pour nous, il est évident que la politique d’austérité ne doit pas priver ces personnes exclues d’un droit inaliénable : l’éducation.
Que gagne-t-on, comme société, à financer les centres d’éducation populaire ?
Les participants nous le disent tous les jours :
• Briser l’isolement et développer des réseaux d’entraide et de partage.
• Avoir accès À un réseau de services de première ligne adaptés aux besoins des communautés.
• Développer de la confiance en soi et reprendre le contrôle sur sa vie.
• Améliorer la capacité de travail en groupe et les compétences sociales.
• Défendre les droits des personnes les plus démunies.
• S’impliquer pour que les quartiers répondent aux aspirations des gens qui les habitent.
• Devenir des citoyens plus informés, mieux intégrés et plus actifs.
À ce jour, nous n’avons aucune réponse claire À nos demandes. Au bureau du ministre Bolduc, on nous avait promis une réponse après les élections scolaires, le 2 novembre. Les attachés politiques parlent maintenant du 26 novembre, première réunion du conseil des commissaires, alors qu’après vérification, notre dossier n’y sera même pas traité. Que faut-il y comprendre ?
Nous demandons au ministre de nous dire par écrit, avant le 20 novembre, s’il va financer les frais d’opération, et permettre ainsi À la CSDM de prolonger notre bail pour 3 ans.
Le ministre Bolduc, l’Assemblée nationale, les députés des circonscriptions des 6 centres, la Commission scolaire de Montréal, les maires d’arrondissements et le maire Coderre ont tous martelé la nécessité de sauver les centres d’éducation populaire. Pourtant, cette volonté ne se traduit pas en décisions. Où est le blocage dans la machine gouvernementale? Le ministre peut, rapidement et À faible coût, empêcher l’expulsion des centres. Le fera-t-il?
Le Carrefour d’éducation populaire de Pointe-St-Charles et le Comité social Centre-Sud l’enjoignent À poser les actions liées À ses promesses. Nous ne pouvons plus attendre !
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Sources :
Carrefour d’éducation populaire de Pointe-Saint-Charles
Comité Social Centre Sud