Après presque 5 ans de lutte acharnée, une étape décisive vient d’être franchie pour la sauvegarde du Carrefour d’éducation populaire de Pointe-Saint-Charles. Le ministre de l’Éducation a finalement annoncé des sommes récurrentes pour financer les 6 centres d’éducation populaire de Montréal (CEP). Participant-e-s du Carrefour, groupes communautaires du quartier, partenaires et alliés se sont réunis ce mercredi pour une action symbolique afin de célébrer cette victoire tout en appelant à la vigilance pour attacher les derniers morceaux.
En 2012, la CSDM annonçait la fin des baux gratuits des CEP et de son soutien financier. Les six centres demandent alors aux gouvernements successifs une solution permanente incluant le maintien du caractère public des bâtiments occupés, la rénovation des centres, et des subventions pour assumer leurs frais d’opération et leurs activités. « Notre demande fondamentale, c’est que le gouvernement reconnaisse l’éducation populaire et l’importance de notre rôle dans la communauté » résume Donald Nolet, coordonnateur du Carrefour d’éducation populaire de Pointe-Saint-Charles. « Cette étape est une grande victoire citoyenne et un immense soulagement pour tous les participants et participantes des centres. Leur message était pourtant simple : le droit d’apprendre tout au long de leur vie ».
Des gains majeurs
Le ministre Proulx a annoncé un financement récurrent à la mission en remplacement du montant assumé jusqu’en 2012 par la CSDM, une enveloppe de 12 millions pour les rénovations majeures des bâtiments, ainsi que le financement des frais d’opération des bâtiments par le ministère de l’Éducation jusqu’en 2019.
« Ça nous aura pris cinq ans de lutte et sept ministres de l’Éducation pour en arriver là », constate Maria Perez, participante du Carrefour. « On a tout fait pour sauver notre Carrefour, des pétitions, des visites à Québec, des mobilisations avec tous les groupes de notre quartier. C’est notre solidarité qui a sauvé le Carrefour. Alors cette fois-ci, pas question que les engagements du ministre ne soient pas tenus ! ».
Encore des bouts à attacher pour réellement crier victoire
Les Centres se sont vus proposer par la CSDM la signature d’un bail de 15 ans, triple Net, selon lequel l’ensemble des obligations d’entretien des immeubles sont refilées aux locataires. « Il est impensable que les centres soient responsables de financer des travaux en cours de bail alors que ces immeubles appartiennent à La CSDM qui, au surplus, va bénéficier de sommes substantielles pour les rénover grâce à la lutte des centres. La CSDM doit assumer sa responsabilité de propriétaire », affirme Marie-Andrée Painchaud-Mathieu, coordonnatrice adjointe.
Autre enjeu : l’absence de garantie sur du long terme pour les frais d’opération après 2019. « Mais nous sommes confiants que le gouvernement va s’atteler à la tâche et nous veillerons à ce qu’il respecte son engagement de trouver une solution définitive. Le comité de travail, incluant les centres, le MELS et la CSDM doit se mettre au travail dès maintenant, conclut Marie-Andrée Painchaud-Mathieu.