Femmes autochtones tuées ou disparues, un crime négligé

Veillée pour les femmes autochtones

Ottawa refuse de créer une commission d’enquête nationale sur ce sujet (Obert Madondo – Flickr)

Selon un rapport rendu public par la GRC en décembre dernier, 1181 femmes autochtones ont disparu ou été assassinées entre 1980 et 2012. Même si elles ne représentent que 4 pour cent des Canadiennes, elles comptent pour 16 pour cent des homicides et 11,3 pour cent des disparitions.

Invitées par le Collectif autour du 8 mars, plusieurs personnes nous sommes réunies chez Madame prend congé pour prendre connaissance de cette situation. Annie Bergeron, intervenante communautaire et descendante des autochtones elle-même, nous a expliqué tout d’abord les origines des efforts du Canada pour assimiler les Premières Nations. Elle nous a recommandé de regarder cette vidéo de l’émission Infoman concernant la Loi sur les Indiens de 1876.

Bergeron, qui travaille depuis un an chez l’organisation Femmes autochtones du Québec, a rappelé des épisodes honteux de l’histoire récente du Canada, notamment les pensionnats et la rafle d’enfants autochtones des années 1960. Cette dernière a eu des effets pervers. Souvent les femmes ne dénonçaient pas la violence au foyer car elles craignaient de perdre leurs enfants, pris alors en charge par les autorités.

Ce silence, répandu dans les communautés autochtones, brouille encore la vérité. Il y a beaucoup de cas qui ne sont pas rapportés à cause de la méfiance à l’égard de la police. Quoique les corps policiers affirment avoir résolu 88 pour cent des cas d’homicides de femmes autochtones depuis 1980, il reste encore des préjugés nuisant la rapidité des enquêtes, a signalé Bergeron.

Les participantes à la conférence, tenue vendredi dernier, ont aussi partagé leurs histoires personnelles par rapport à la présence des autochtones au Québec. Force est de constater la méconnaissance généralisée de l’histoire et la situation actuelle de ces peuples, dont le mode de vie a été profondément bouleversé par la colonisation européenne.

Avant de finir, on nous a invités à la Marche commémorative en hommage aux femmes disparues et assassinées, qui aura lieu le 14 février. Un départ collectif est prévu au métro Charlevoix à 14 h 30.