Manifestation contre l’austérité

Au Carrefour on ressentait déjà la fébrilité quand nos participants préparaient leurs costumes pour la manifestation. Puis, quand nous sommes arrivés au centre-ville de Montréal, nous comprîmes tout de suite qu\’il serait une journée forte en émotions.

Des milliers de citoyens s\’étaient donné rendez-vous au coin de l\’avenue McGill et la rue Sherbrooke. Nous étions entourés des grands bâtiments appartenant aux banques et d\’autres grandes compagnies, tout près des centres d\’achat : très symbolique. Un décor idéal pour dénoncer l\’austérité, cette histoire d\’horreur que le gouvernement veut raconter au Québécois.

Manifestation

Nos voix se sont élevées pour réclamer la fin des mesures qui nuisent les plus démunis et épargnent ceux qui détiennent le pouvoir économique. « Crions plus fort pour que personne ne nous ignore », scandait notre Sylvain. Le premier ministre Philippe Couillard séjournait encore en Chine, mais c\’est certain que l\’écho de la grogne populaire a traversé l\’océan.

Même Pierre Karl Péladeau, celui qui songe à remplacer Couillard dans quatre ans, a bien entendu le cri de la rue… et il s\’est bien protégé : il y avait un détachement de policiers devant les bureaux de Québecor, rue Saint Jacques.

Les participants et l\’équipe du Carrefour, nous avons déployé notre bannière pour réclamer aussi au gouvernement d\’agir dans le dossier expulsion. Déguisés comme une « secte pour l\’austérité », nous avons signalé sarcastiquement la rhétorique de l\’austérité.

Le lendemain, quelques médias ont remarqué que c\’était la manifestation la plus importante depuis le « printemps érable ». Cette nuit-là les libéraux ont sûrement fait des cauchemars.